Après
sa découverte vers 1836 et des fouilles à la fin du XIXè
siècle par F. LIGER, le site gallo-romain de Oisseau était tombé
dans l'oubli. Il suscite de nouveau un grand intérêt depuis les campagnes
de prospections aériennes du Centre de Documentation Archéologique
de Sablé à partir de 1973. De 1984 à 1987 des fouilles de
sauvetage mettent au jour un fanum et des éléments d'habitats et
de voirie. Plusieurs campagnes de restauration mettent aujourd'hui en valeur ce
bâtiment.
L'occupation antique :
Si les hauteurs de
Saint-Evroult ont nommé Oisseau, la plaine en contrebas située à
l'ouest du bourg actuel était également fréquentée
à des fins agricoles et religieuses : temple en bois, enclos rituels, etc...
C'est l'endroit que choisira, au début de notre ère, l'occupant
gallo-romain pour y implanter les instruments de la "romanisation",
c'est à dire les monuments publics destinés à attirer les
populations indigènes ; c'est ainsi que les substructions repérées
sur plus de 100 hectares permettent d'affirmer l'existence :
- d'un théâtre
semi-circulaire d'environ 3000 places
- d'un établissement pour les
bains et les jeux
- d'un grand ensemble évoquant le forum (place publique)
- d'un quartier de boutiques
- de temples, etc...
Le Temple du
carrefour :
Les spécialistes parlent de fanum (fana au pluriel)
pour l'ensemble du monument. En 1984, quand des fouilles furent entreprises sur
ce temple, le projet visait à faire de simples relevés. Mais au
final, c'est, pense-t'on, le plus beau fanum des Pays de Loire qui est mis au
jour.
Sanctuaire gallo-romain de plan centré trapézoïdal
dont le concept architectural reprend les traditions culturelles gauloises. Edifié
au 1er siècle sur l'emplacement d'un édifice plus ancien il sera
transformé en habitat (fin IIIè siècle). On ne sait à
quelle(s) divinité(s) il était consacré. La charpente de
protection cherche à donner une idée de son ancien volume.
Au
centre : la chambre de la divinité (cella) entourée
d'une galerie surélevée (podium) à laquelle
on accède par un parvis orienté à l'est au
soleil levant. Dans l'enclos d'une aire sacrée (templum)
entouré d'un portique couvert (le péribole, restitué
actuellement par les plots de bois) qui clôt le fanum et le sépare
de l'espace profane de l'agglomération. Cette cour servait pour les rites
indigènes de procession autour de la divinité cella.