L'Eglise
Extérieur : On note quelques restes de murs en forme d'épi ou d'arêtes de poisson (opus spicatum) qui témoignent sans doute d'un édifice plus ancien (haut Moyen-Âge, peut être d'époque carolingienne) ce qui ferait de l'église de Béthon l'une des plus anciennes du Maine.
Selon l'Abbé Legros, c'est à l'occasion de travaux effectués au tout début du siècle que disparurent quatre petites fenêtres en forme de meurtrières. On en distingue encore trois : une au sud qui se voit aussi à l'intérieur près de la chaire, une à l'est - chevet - et une au nord. Elles sont un indice certain de la construction ancienne, ouvertes très haut dans le mur, il faut peut être y voir le souci de faire de l'église un lieu de refuge pour la communauté villageoise en période d'insécurité.
Les contreforts : Au nombre de quatre, tous en façade : deux petits au centre de part et d'autre du portail, deux autres, beaucoup plus importants, aux angles : caractéristique de constructions de l'époque romane (XIè et XIIè s.).
Le clocher : Ce type de clocher-mur (implanté à la pointe du pignon occidental) percé de baies et doublé à l'arrière par une construction en bois : la "chambre des cloches" est peu fréquent dans la Sarthe. Par sa forme, celui de Béthon peut être dit "en bâtière", forme la plus courante - parce que la plus facile à mettre en oeuvre ? - dans notre région.
Les cloches : Une des plus anciennes cloches de la région est apparemment celle de Béthon. Elle date de la moitié du XVIè siècle (1556) : 0,75 m de hauteur, 0,55 de diamètre à la patte, 0,95 m de circonférence au cerveau, 1,75 m à la patte. Elle pèse exactement 100 kilogrammes. Le battant très frustre mesure 0,55 m de hauteur, 0,25 m de circonférence à sa partie la plus renflée et pèse 5 kilogrammes. Autour de cette cloche, on peut lire une inscription en caractères gothiques : l'an 1556 pour St Ouen de Béthon - Mr PERIER, Curé. Longtemps abandonnée, refondue après la guerre, rebaptisée Bernadette. Dans le même campanile se trouve une autre cloche, beaucoup plus petite et plus récente, qui porte une inscription la datant du 2 Août 1744 indiquant aussi qu'elle s'appelle Louise.
Eglise dédiée à St Ouen (vers 600-684) natif de l'Aisne, vingtième évêque de Rouen où il est inhumé dans l'Abbaye qui porte son nom. Quatre paroisses honorent St Ouen : en Sarthe : Béthon et St Ouen de Mimbré au Nord, un troisième se situe au dessous du Mans. Un dernier en Champagne présente la particularité de s'aligner parfaitement avec ceux de Béthon et de Mimbré, désignant Solesmes comme but possible à atteindre.
Les Curés : On remonte à 1414 avec Messire Claude PROVOUST, 1520 avec Messire Pierre PERRIER (cité sur la vieille cloche). Pendant la Révolution, la paroisse était desservie par l'Abbé Gilles LECOQ, qui présidait aussi l'Assemblée Municipale.
Intérieur : La principale donatrice a été enterrée le 21 novembre 1663, lire la plaque de cuivre apposée sur le mur gauche de la nef. D'autres inhumations sont connues dans l'église, elles datent de 1656, 1665 et 1775. Les fouilles archéologiques de 1996 qui ont été pratiquées, suite aux tassements du sol, ont sondé 4 m2, afin d'une part de déterminer l'origine des désordres, d'autre part de prescrire, s'il y avait lieu, la manière de restaurer les sols. Sous le dallage actuel, le premier niveau de 40 cm de terre remaniée a livré de nombreux ossements humains mais sans connexion entre eux. Sous ce niveau, deux sépultures en cercueil ont été indentifiées. Ces sépultures appartiennent toutes à l'époque moderne. Lors de ces sondages, les fondations de l'église (habituellement datées du XIè siècle) ont été mises en évidence. Sa tranchée recoupe un niveau d'argile jaune redéposée contenant quelques fragments d'ossements humains et de la céramique médiévale appartenant probablement à la fin du Haut Moyen-Age.
Objets mobiliers :
- retable de la mise au tombeau, bois peint, 3è quart du 17è et la mise au tombeau, huile sur toile du 17è s.
- St Ouen, statue en bois polychrome du 3è quart du 17è s.
- St Barthélémy, statue en bois polychrome du 3è quart du 17è s.
- Retable de l'Assomption, bois polychrome et l'Assomption, huile sur toile, les deux du 17è s.
- Vierge à l'Enfant, du 17è s., terre cuite ?
- Retable de la Visitation, bois polychrome et la Visitation, huile sur toile du 17è s.
- St Evêque terre cuite peinte 17 ou 18è s., badigeonnée en gris.
- Calvaire Vierge et St Jean, bois polychrome du 17è s.
- Tabernacle bois peint et doré 18è s.
- La Chaire, comme dans quatre ou cinq églises de la Sarthe, elle est située à droite.
